En plus d’être un sujet moderne, actuel et tendance, l’industrie 4.0 occupe désormais une place de choix parmi les thématiques abordées lors de salons et événements industriels. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Que se cache-t-il derrière ce drôle de nom aux allures digitales ?
Le concept de l’industrie 4.0 vient d’Allemagne. Il s’agit d’un projet, lancé en 2010, visant à renforcer l’économie allemande en promettant la 4e révolution avec l’avènement de l’Internet des objets, des systèmes cyber-physiques et des usines dites « intelligentes ». Tous les pays européens ont suivi l’exemple et ont lancé tour à tour leur propre programme. Celui de la France porte le nom de « l’Alliance pour l’industrie du futur ».
Sur le fond, le concept d’industrie 4.0 regroupe de nombreuses technologies. Certaines marquent une vraie rupture tandis que d’autres sont de simples évolutions. La complexité du concept d’industrie 4.0 consiste à démêler ce qui relève de l’utopie technique, des promesses marketing ou de ce qui est réellement utile, réalisable et adapté à chaque entreprise.
La fabrication additive trouve par exemple déjà de nombreux exemples d’applications : prototypage, pièces de rechange, pièces à géométrie complexe, optimisation de l’utilisation de la matière…
Une meilleure anticipation de la demande commence à être possible grâce à des solutions dites « big data » qui permettent une connaissance approfondie des comportements des consommateurs ainsi qu’une analyse des données en temps réel. Couplées avec des objets connectés, ces nouvelles solutions ouvrent aussi la porte à la maintenance dite prédictive. Celle-ci permet de cibler au plus juste les actions de maintenance et d’optimiser ainsi les ressources (diminution des taux de panne et limitation du nombre de tâches préventives inutiles).
Bien qu’ultra moderne, l’industrie 4.0 laisse malgré tout une place à l’homme avec des technologies comme la réalité virtuelle et augmentée ou encore la cobotique. La première donne par exemple la possibilité d’afficher un mode opératoire dans les lunettes d’un opérateur facilitant ainsi son apprentissage. Elle permet aussi de former plus facilement le personnel dans des environnements virtuels, ce qui implique une réduction des coûts de formation ainsi qu’une limitation des risques de sécurité éventuels, liés à l’apprentissage. La cobotique (bras robotisés collaboratifs, exosquelettes) permet quant à elle de détacher l’opérateur des tâches sans valeur ajoutée et de diminuer la pénibilité au travail.
Certains concepts tels que le machine to machine (M2M) et l’usine modulaire élargissent encore plus le champ des possibles en promettant des lignes de production capables de réagir instantanément à toute perturbation amont ou aval. Une ligne de conditionnement pourrait ainsi par exemple adapter automatiquement le format des flacons en entrée de ligne en fonction de l’évolution de la demande et des stocks de produits finis. Les flux pourraient s’autoréguler pour cadencer les goulots d’étranglement (adaptation des débits) et éviter les ruptures.
Avec son regard supply chain, service client et performance des opérations, Citwell a cartographié en détail toutes ces technologies (principes, applications concrètes, fournisseurs, coût complet). Voici la synthèse de leur niveau de maturité actuel.
Cette révolution industrielle présente l’opportunité d’accéder à de meilleurs niveaux de performance, en réponse à des enjeux liés à la qualité du service client, l’agilité et la productivité de la Supply Chain, la maîtrise des stocks, l’évolution des métiers, la transformation des organisations, les impacts environnementaux mais aussi la sécurité des données.
Actuellement, Citwell accompagne un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la dermo-cosmétique, dans la construction et la mise en place d’un plan d’actions Supply Chain 4.0, couvrant trois axes principaux : les équipements industriels, la connectivité/traçabilité et la gestion/pilotage des flux. Ce projet de transformation différenciant, a pour objectif de renforcer la compétitivité de l’entreprise, d’améliorer la satisfaction client, et d’optimiser la performance par l’innovation.
Romain Ropitault
Consultant senior Citwell